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les aventures trépidantes de florentine
18 septembre 2006

Vous avez un nouveau message

 

 

Votre boîte mail affiche 253 messages ? Alors, vous êtes dingue.

 

Si, vous aussi, vous raffolez des « prodigieuses avancées scientifiques issues des laboratoires de psychologie de pointe », vous allez adorer celle-ci, exposée avec gourmandise par le « Wall Street Journal ». Un certain Dave Greenfield, fondateur du Centre de comportement sur Internet du Connecticut, est formel : votre messagerie Internet, c’est votre cerveau.
La façon dont nous gérons le flux des mails reçus et envoyés en dit long sur nos névroses. Moins de 10 messages ouverts dans la boîte de réception ? Vous êtes rigide, stressé, incapable de souplesse, et vous perdez de précieuses heures à guetter l’arrivée de nouveaux
courriels pour les détruire avec un soin maniaque. Plus de 100 ? Vous voilà brouillon,
bavard, submergé, bien trop indécis de nature pour être productif. Surtout si vous ne les
archivez pas dans de jolies petites catégories bien propres et nettes, puisque, symboliquement, votre boîte aux lettres virtuelle, c’est comme une poubelle : ne pas recycler ni vider, c’est se clochardiser à vitesse grand V. Assez ! La femme qui écrit ces lignes est à la tête de 1 287 mails – tous rigoureusement non classés – et elle est prête à jurer sur le Pentium de son Mac que le seul désordre psychologique grave qui la menace, c’est de
devenir paranoïaque : à force d’études dans ce genre, en un an, elle a découvert qu’elle était totalement immature (elle dessine des fleurs et des coeurs dans les réunions, comme 87 % des salariées godiches, d’après une étude australienne), démotivée dans sa maternité (envoi des cartons d’invitation aux goûters d’anniversaire à J - 6, un signe qui ne trompe pas les psys anglais), carriériste (elle range ses chaussures la pointe vers la porte, CQFD, expliquent des thérapeutes italiens), castratrice (elle utilise l’impératif plus de trois fois par jour face à son mari, une preuve pour les comportementalistes néerlandais), on en passe. Il reste toutefois une étude dont elle lirait volontiers les résultats : l’évaluation psychologique de tous ces spécialistes qui passent leur vie à décortiquer des choses minuscules au risque de rendre des gens à peu près normaux définitivement cinglés…

Elle, Alix Girod de l’Ain, le 18 Septembre 2006

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